homélie du 2ème dimanche de l'Avent
Être
accueillant envers tous nos frères c’est se préparer à recevoir le Christ.
le grand
projet de Dieu c’est de nous ramener tous à lui. Pour lui, c’est une priorité
absolue. Il ne se contente pas de nous appeler de loin. Il vient à nous en nous
envoyant des messagers. Isaïe, Paul et Jean Baptiste nous invitent à la
conversion, à prendre le chemin de Dieu.
Le prophète
Isaïe (1ère lecture) se présente comme un messager de l’espérance. Il annonce
un monde de paix et de justice : « Le loup habitera avec l’agneau… le veau
et le lionceau seront nourris ensemble… Un rameau sortira de la racine de
Jessé ». Ce rameau sera porteur de paix. L’Esprit du Seigneur lui sera
donné par l’onction. Ainsi rempli de l’Esprit de Dieu, ce roi fera germer la
justice. Il aura souci du faible et du pauvre dont il sauve la vie.
Pour nous chrétiens, c’est un formidable message d’espérance.
Avec la naissance de Jésus, c’est le commencement de sa réalisation.
Dans la
seconde lecture, saint Paul s’adresse lui aussi aux chrétiens en tant que
messager de Dieu. Il présente le Christ comme le sauveur de tous les hommes. Sa
venue était annoncée dans les livres saints de l’Ancien Testament. Ce qui nous
est demandé, c’est d’être accueillants, de nous faire tout à tous. Paul
s’adresse aux chrétiens de Rome. Comme dans toutes les grandes villes, il s’y
trouve des gens très différents, des chrétiens fervents, des tièdes, des juifs
et des chrétiens convertis : Accueilliez-vous les uns les autres comme le
Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu ».
Être accueillant envers tous nos frères c’est se préparer à recevoir le Christ.
Dans
l’Évangile que nous venons d’entendre, nous trouvons un prophète « pur et
dur » :
il s’agit de Jean Baptiste, le dernier prophète de l’Ancien Testament. Retenons
le message qu’il proclame : « Convertissez-vous… préparez le chemin du
Seigneur ». Il rappelle avec insistance la nécessité de « produire du
fruit ». La conversion qu’il réclame à tous doit se traduire en actes. Il
annonce le jugement de celui qui vient. Aucun privilège ne peut nous en
extraire. Il ne suffit pas de faire partie de l’Église pour être sauvés.
Les juifs
ont été nombreux à répondre à l’appel de Jean et à se faire baptiser par lui.
Mais les pharisiens et les sadducéens se sont montrés méfiants car ce mode de
pardon des péchés n’était pas prévu dans la loi de Moïse. C’est sans doute leur
méfiance qui a provoqué les violentes invectives de Jean Baptiste :
« Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient. Le
fait d’être de la descendance d’Abraham n’est pas une garantie de salut. La
vraie conversion doit produire un fruit visible. IL ne suffit pas d’être
baptiser, il faut aussi vivre réellement de l’amour de Dieu, de la charité,
La conversion doit nous amener à des gestes d’accueil, de partage et de
solidarité.
Cet appel
est aussi pour chacun de nous. Mais ce convertir, ce n’est pas d’abord faire
des efforts pour essayer de devenir meilleurs. Le plus important c’est de
donner notre foi au Christ. Avec lui, on devient autre. « Comme le
laboureur retourne la terre pour l’ensemencer, la grâce du Christ retourne le
cœur pour y déposer la semence divine ».
Voilà une
bonne nouvelle pour nous et pour le monde entier. Le Christ est là, au cœur de
nos vies. Cette bonne nouvelle doit être annoncée à temps et à contretemps. Le
monde se prépare à fêter Noël mais beaucoup ignorent Celui qui en est
l’origine. Noël, c’est Jésus qui est venu, qui vient chaque jour et qui
reviendra. Vivre Noël, c’est accueillir Jésus qui vient ; c’est lui donner la
première place dans notre vie.
Se
convertir, c’est d’abord se reconnaître pécheurs ; Vivre dans le péché, c’est
organiser notre vie sans Dieu et en dehors de lui. C’est aussi quand nous nous
faisons du mal les uns aux autres. Dieu est atteint dans l’amour qu’il porte à
chacun de ses enfants. C’est alors qu’il nous faut réentendre les appels de
Jean Baptiste : « Convertissez-vous ! » Et nous répondons à cet appel
en allant à la rencontre d’un prêtre vivre dans le mystère pascal, par la
participation entière à la messe, jusqu’à aller communier au corps du Christ,
vivre les différents sacrements que l’Eglise nous propose suivant notre
situation et notamment le sacrement du pardon.
Quand nous revenons à Dieu, c’est la joie retrouvée, c’est la fête.
Ayant
accueilli la miséricorde de Dieu, nous sommes envoyés à notre tour pour en être
les messagers dans le monde. Le racisme, la violence et le rejet de l’autre
doivent être éradiqués. C’est cela aplanir les routes et combler les ravins.
Nous sommes tous envoyés comme messagers de l’Évangile du Christ. Nous ne le
transmettons pas comme un simple bagage de connaissances. C’est en nous
efforçant de mettre toute notre vie en accord avec tout l’Évangile que nous
préparons Noël en vérité.
À travers le désert, la voix de Jean-Baptiste crie… Le
désert, au sens biblique, est le lieu où l’on entend Dieu nous parler. C’est là
qu’il a parlé à son peuple, et lui a donné son alliance. Désert, lieu du
premier amour, non encore gâté par le divertissement. Cette voix de
Jean-Baptiste, qu’est-ce qu’elle crie, qu’est-ce qu’elle proclame ? « Convertissez-vous
! » Littéralement : changez de direction, vous êtes sur la fausse piste. Allez
dans le sens contraire, à contre-courant. Préparez le chemin du Seigneur,
aplanissez sa route, car il y a des obstacles : l’égoïsme, l’arrivisme,
l’indolence… Bah ! J’ai le temps ! Eh non ! Le Royaume des cieux est tout
proche, là, devant ta porte. Déjà, ou déjà, la cognée se trouve à la racine des
arbres. C’est pour tout de suite. Nous voilà loin des angelots et des moutons
de Noël. Un juge est là, devant moi, qui examine l’arbre que je suis. Si je ne
porte pas de bons fruits, je vais être coupé et jeté au feu. Un juge qui tient
la pelle à vanner dans sa main, pour séparer le grain de la paille. Suis-je bon
grain pour son grenier ou paille à brûler ? On dirait Jésus qui parle : le même
message (le Royaume des cieux est proche), le même appel (convertissez-vous),
les mêmes apostrophes (engeance de vipères). Jean prépare Jésus, Jésus continue
Jean. Cependant pas au même niveau : « Celui qui vient derrière moi est plus
fort que moi ! » Jean ne pratiquait qu’un rite symbolique pour amener à la
conversion : le baptême de l’eau.
Lui, Jésus, baptisera réellement, plongera dans l’Esprit
Saint et dans son feu d’amour. Lui, il est autrement grand. Moi, Jean, je ne
suis pas digne d’être son serviteur, de lui retirer ses sandales. Oui, il va
paraître. Mais bien autrement que moi, Jean, son précurseur. Dans le Notre
Père, nous disons : « Que ton règne vienne… » Le règne de Dieu ne vient que si
nous préparons le chemin du Seigneur, avec ardeur, avec enthousiasme, nous qui
avons été baptisés dans l’Esprit Saint et dans le feu.
Je sais que pour des pompiers, « un feu qui ne
s’éteint pas » c’est pas un cadeau.
Alors quel est-il ce feu don parle la Bible à plusieurs en endroits ?
Déjà avec Moïse et le buisson ardent : Moïse
monte sur la montagne du Sinaï pour voir pourquoi le buisson ne se consume pas.
Il fait un détour et Dieu l’appelle du milieu du buisson Moïse, Moïse. Dieu est
donc dans le feu. Et c’est la raison pour laquelle on nous dit aussi dans
l’Evangile d’aujourd’hui que Jésus baptise dans l’Esprit Saint et le feu.
Qu’est-ce que le feu, c’est une réaction chimique
qui se produit quand trois éléments sont en présence les uns et des
autres : le comburant (oxygène), le carburant que ce soit le cire,
le gaz, ou le bois ; et l’énergie que nous avons dû donner soit en
craquant une allumette ou en appuyant sur un bouton pour faire une étincelle
électrique. Je ne vais pas vous faire un cours sur les incendie, ce n’est pas
mon but.
Mais ce qu’il faut retenir ici, c’est que le feu
consume et transforme la matière.
Par contre le buisson ardant qui est en feu devant Moïse, ne se consume pas et
ne s’éteint pas. Et Moïse tel un bon pompier, fait un détour pour faire une
reconnaissance et voir pourquoi le buisson ne brule pas et pourtant il est en
feu.
Il est vrai que le feu reste pour l’homme un peu
mystérieux. Notre vie dépend de deux boules de feu : le soleil et le
centre de la Terre, et la vie n’est possible que grâce à l’équilibre entre ces
deux éléments. Le feu est donc une porte ouverte pour donner sens à notre vie.
Notre vie qui est faite de belles actions et aussi de moins belles qui ne sont
pas en harmonie avec l’amour dont nous devons nous aimer. Et c’est pour cela
qu’il est spécifié dans l’Evangile d’Aujourd’hui, que Jésus tien dans sa main
la pelle à vanner pour nettoyer le blé et recueillir que ce qui est utile pour
la vie, quant au reste il le met au feu qui ne s’éteint pas.
Cela veut dire qu’il ne gardera en nous que ce qu’il
y a de bon et qui est en harmonie avec l’amour de Dieu pour que nous soyons en
communion avec lui et avec nos frères,
le reste brule et est transformé.
Le feu est toujours symbole de douleur et de danger
quand il nous touche de trop près, cela veut dire que si nous commettons des
actions contraires à l’amour de Dieu elles seront douloureusement détruites
avant d’entrer dans le Royaume de Dieu.
Alors en ce temps de l’avent il nous est
recommandé de nous convertir comme le
suggère Jean Baptiste, parce que la conversion opérée ou du moins avec notre
consentement,
sera moins douloureuse que si nous la subissons par obligation.
Jésus nous baptise dans l’Esprit Saint et le feu.
Quand les disciples ont reçu l’Esprit Saint à la pentecôte, on a vu comme des
langues de feu au dessus de leur tête. Ainsi si nous accueillons l’Esprit de
Dieu il viendra bruler en nous ce qu’il y a de mauvais afin que nous soyons bon
pour Dieu et pour les autres.
Mes amis sapeurs-pompiers, je ne sais pas si vous
avez été touchés un jour par le feu,
en tout cas par expérience il vaut mieux être touché par le feu de l’Esprit
Saint qui c’est vrai épure un peu notre âme et notre esprit, mais aussi nous
réchauffe et nous rassure.
En ce temps de préparation à Noël laissons entrer le Christ Jésus dans notre
cœur.
de diverses sources