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dimanche 2 février 2020

homélie du dimanche 2 février

Dieu a pris notre condition humaine en Jésus Christ. Le passage de l’épître aux Hébreux que nous venons d’entendre nous a rappelé que : « Puisque les enfants des hommes ont en commun le sang et la chair, Jésus a partagé lui aussi pareille condition », et un peu plus loin : « Il lui fallait se rendre en tout semblable à ses frères pour devenir un grand prêtre miséricordieux ». En effet, la venue dans la chair du Verbe, l’incarnation du Sauveur a pour but de permettre au Christ d’opérer le rachat de l’humanité ; c’est-à-dire la rédemption de son peuple et de toutes les nations, en devenant à la fois le grand prêtre qui offre le sacrifice et l’agneau du sacrifice. Ceci se réalisera dans sa Pâque et particulièrement sur la croix.
Dans le Temple de Jérusalem, aujourd’hui, Syméon annonce que le salut, qu’il compare à « la lumière pour tous les peuples », est là en la personne de ce petit enfant. Il sera la lumière et aussi la fierté d’Israël, car il manifestera la présence divine, présence bienveillante pour tous. Ce vieillard Syméon est véritablement le symbole d’une humanité usée. Or, cet homme âgé tient dans ses bras celui qui est la perpétuelle nouveauté, l’amour éternel de Dieu qui se rend ici présent à l’humanité, pour lui communiquer bientôt la vie divine, cet amour qui ne peut se conjuguer qu’au présent. Devant l’étonnement de Marie et de Joseph à l’écoute de cette merveilleuse prophétie, Syméon annonce à Marie la part d’épreuve à laquelle elle sera associée dans le futur : « ton âme sera traversée par un glaive ». Nous le savons, la mère de Jésus sera au pied de la croix où elle recevra de son fils la mission d’être la mère de ses disciples. Une maternité où la compassion et le secours envers tous ses enfants seront désormais perpétuels.
Quant à Anne la prophétesse, l’Écriture nous dit qu’elle est fille de Phanuel ; ce nom en hébreux signifie « face de Dieu », « visage de Dieu ». Cette vieille femme venue au Temple sous l’inspiration de l’Esprit Saint, comme Syméon, est en train de découvrir que Dieu a pris le visage de ce bébé qui va bientôt délivrer Jérusalem. Ici, bien sûr, il faut entendre que Jérusalem est bien davantage que la capitale d’Israël, elle est déjà la cité de tous les élus, le lieu de la rédemption de tous les hommes. Au terme de ces rencontres si mystérieuses et riches d’espérance, ayant accompli les rites de la Loi, la Sainte Famille retourne à ses occupations ordinaires en Galilée où Jésus va vivre sa croissance humaine.
Syméon et Anne sont deux véritables icônes des personnes totalement données à Dieu. L’Esprit divin les a appelés à vivre dans la louange, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Ce sont encore, pour nous, deux magnifiques modèles de la vie consacrée, avant même la venue de celui qui appelle encore aujourd’hui des hommes et des femmes à le suivre en imitant sa forme de vie, en menant une vie consacrée à Jésus.
Aujourd’hui, tous ensemble, nous voulons rendre grâce à Dieu en communion avec le Pape François et les consacrés du monde entier pour ce don de la vie consacrée à l’Église.
La vie consacrée naît et renaît de la rencontre avec Jésus tel qu’il est : pauvre, chaste et obéissant. Il y a une double voie qu’elle emprunte : d’une part l’initiative d’amour de Dieu,  et d’autre part, notre réponse, qui est la réponse d’un amour authentique quand il est sans si et sans mais, quand il imite Jésus pauvre, chaste et obéissant. Ainsi, tandis que la vie du monde cherche à accaparer, la vie consacrée renonce aux richesses qui passent pour embrasser celui qui reste. La vie du monde poursuit les plaisirs et les aspirations personnelles, la vie consacrée libère l’affection de toute possession pour aimer pleinement Dieu et les autres. La vie du monde s’obstine à faire ce qu’elle veut, la vie consacrée choisit l’obéissance humble comme une liberté plus grande. Et tandis que la vie du monde laisse rapidement vides les mains et le cœur, la vie selon Jésus remplit de paix jusqu’à la fin, comme dans l’Évangile, où les anciens arrivent heureux au soir de leur vie, avec le Seigneur entre les mains et la joie dans le cœur.
La donation totale à Dieu et à leurs frères et sœurs humains des consacrés, est pour l’Église, pour tout baptisé, pour tout homme, un rappel constant que tout être humain créé à l’image de Dieu est appelé à devenir don, comme les personnes de la Trinité totalement données l’une à l’autre. C’est bien sûr le sens de la vie consacrée, mais c’est d’abord le sens de toute vie baptismale. Alors, ensemble remercions le Seigneur pour les consacrés et implorons-le afin qu’il comble les consacrés de nombreuses bénédictions, de telle sorte qu’ils rayonnent la présence divine, l’amour divin, la miséricorde divine.
de diverses sources

vendredi 10 janvier 2020

homélie fête du baptême du Seigneur


« C’est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai mis tout mon amour »
Jésus arrive de Galilée où il a passé trente ans de « vie d’homme ordinaire,

il ne s’est pas fait encore remarqué ». Il paraît ; Il entre en  scène.
Il  apparaît, il se manifeste. Il va, un court instant, apparaître pour ce qu’il est vraiment,
et qui ne paraîtra dans tout son éclat, que trois ans plus tard : à Pâques.
Jésus paraît sur les bords du Jourdain où Jean prêche un baptême de conversion.
Il vient à lui pour se faire baptiser. Dieu en son Fils Jésus Christ vient s’abaisser et être plongé dans l’eau du Jourdain, l’Esprit de Dieu descend sur Jésus. Et des cieux une voix se fait entendre : « Celui-ci est mon Fils bien aimé, en qui je trouve ma joie »
La voix nome le Fils, il y a donc un Père qui est aux cieux et l’Esprit de Dieu descend comme une colombe. Ici ce révèle  Dieu Trinitaire.
Jésus en tant que Parole de Dieu incarnée, a toujours été le « Fils bien-aimé » du Père,
et ceci dès le premier moment de sa conception. L’Esprit n’est  pas descendu sur lui pour la première fois au moment du baptême, puisque Jésus « est le Fils de Dieu le Père,
Le baptême que fait Jean vis-à-vis de Jésus, ne saurait rien ajouter à sa nature de Fils de Dieu de Verbe incarné, mais il est la confirmation de cette filiation.
Saint Irénée a cette très belle phrase : En Jésus, « l’Esprit Saint s’habituait à demeurer en l’homme et à se reposer parmi les hommes ».  
« C’est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai mis tout mon amour ».
Cette Parole vient en complément aux gestes symboliques posé par Jésus et par Jean.
Laisse faire dit-il à Jean, c’est souvent ce qu’il nous manque, de laisser faire l’Esprit de Dieu en nous. Laissé faire ne veut pas dire se désintéresser, mais Jésus veut signifier par là sa volonté d’aller jusqu’au bout de la mission qu’il lui a été confiée, et ce jusqu’au bout ne veut pas dire tout seul, mais avec l’Esprit Saint et avec son équipe de disciples. Ce jusqu’au bout n’est pas terminé, nous sommes partie prenante de la mission de Jésus, par notre baptême nous donnons notre vie à Dieu, car ne l’oublions pas nous avons été baptisé dans la mort et la résurrection de Jésus, la mission de Jésus continue au travers de nous par l’Esprit de Dieu qui nous anime.
Par son baptême Jésus consent par avance à descendre dans les grandes eaux de la mort, car les eaux symbolisent ici la mort, le passage de la mer rouge, le passage du Jourdain pour l’entrée en Terre Promise, les eaux qui engloutirent les Egyptiens, vous vous souvenez !. Jésus par son humanité porte sur lui le poids de toute l’humanité, il rend présent tous les hommes dans sa démarche afin que l’amour du Père puisse nous rejoindre et nous relever, en ressuscitant son Fils unique qu’il « ne peut abandonner à la mort ni laisser connaître la corruption » nous dit le livre des Ac 2, 27).
Dans ce simple geste d’humilité  Jésus inaugure  en pleine conscience, les premiers pas de sa mission comme en témoigne son dialogue avec Jean Baptiste : « Laisse-moi faire : c’est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste » ; c’est-à-dire : que je rendrai juste « tous ceux qui sont sous le pouvoir du diable » Nous dit Pierre dans la (2ème lect.).
 Maintenant que Jésus a engagé sa mission après sa mort elle n’est pas terminée, par sa résurrection il a accompli son œuvre de rédemption, les écluses du ciel sont ouvertes, les grandes eaux de la miséricorde déferlent à flot sur l’Eglise et remplissent les baptistères où renaît une humanité nouvelle.

Nous n’avons probablement pas entendu la voix venant du ciel au moment où le prêtre nous plongeait dans les eaux baptismales ; et pourtant elle a bel et bien retenti. Tous les Anges ont crié : « Gloire à son nom » (Ps 28) en voyant le Père nous recréer à l’image et à la ressemblance du Christ et en l’entendant proclamer :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour ».

Que l’Esprit Saint grave ces paroles en lettres de feu sur nos cœurs, afin que nous puissions sans cesse témoigner et proclamer à temps et à contre temps de quel amour nous sommes aimés, et puiser dans cette filiation divine, la force de traverser fidèlement toutes les nuits, jusqu’au jour où nous verrons notre Père face à face, dans la pleine lumière de sa gloire.
De diverses sources


mardi 24 décembre 2019


Quelles que soient les ténèbres qui recouvrent le monde d’aujourd’hui actualisons notre espérance.
Voilà que l’empereur Auguste veut recenser toute la terre, c’est-à-dire connaître le nombre d’habitants qu’il a sous son pouvoir pour mieux les diriger, car l’empire romain ce veut être le plus fort et l’empire dominant, étant à la tête de cet empire, le pouvoir lui monte à la tête et comme un avare qui compte ses sous, il veut compter tous les habitants.
Marie et Joseph sont contraints d’aller à Bethléem se faire recenser et c’est là qu’un nouvel habitant va naître et pas l’un des moindre puisqu’il s’agit du Fils de Dieu, du roi des rois et donc supérieur à celui qui veut dominer tout le monde. Il  y aura donc un conflit de pouvoir. Entre nous sois dit, ces conflits de pouvoir ne sont pas terminés dans le monde.
Beaucoup d’hommes et de femmes souffrent de l’autorité de certains chefs de pays et doivent partir de leur pays car leur vie n’y est plus possible.
Ce soir si nous sommes rassemblés, c’est pour fêter la naissance du sauveur, de celui qui vient sauver tous les hommes de quel pays que ce soit et de toutes les cultures
Car si nous fêtons la venue du sauveur envoyé par Dieu, il n’est pas indifférent aux problèmes sociologiques et politiques que connaît le monde d’aujourd’hui, saurons-nous transmettre l’espérance aux nombreuses personnes qui vivent dans des situations tragiques ou modestes ?
Dans la première lecture, Isaïe annonce la naissance d’un roi qui rétablira la justice :
« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur les habitants du pays de l’ombre une lumière a resplendi. »
Voilà deux phrases qui font partie du rituel du sacre de chaque nouveau roi dans le peuple juif. Traditionnellement, l’avènement d’un nouveau roi est comparé à un levé de soleil,
car on compte bien qu’il rétablira la grandeur de la dynastie. C’est donc d’une naissance royale qu’il est question. Et ce roi assurera à la fois la sécurité du royaume du Sud et la réunification des deux royaumes d’Israël, cela se passe 500 ans avant J.C.  « un enfant nous est né, un fils nous a été donné… sur son épaule est le signe du pouvoir… prince de la paix… son règne qu’il établira, il l’affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours» . Ce qui est sûr aux yeux d’Isaïe, c’est que Dieu ne laissera pas indéfiniment son peuple en esclavage. Dieu veut libérer son peuple contre toutes servitudes. Le message d’Isaïe, c’est : « ne crains pas. Dieu n’abandonnera jamais la dynastie de David ».
On pourrait traduire pour aujourd’hui : ne crains pas, petit troupeau : c’est la nuit qu’il faut croire à la lumière. Quelles que soient les ténèbres qui recouvrent le monde d’aujourd’hui et la vie des hommes et aussi la vie de nos communautés, actualisons notre espérance.
Dieu n’abandonne pas son projet d’amour sur l’humanité. Cette prophétie  d’Isaïe se réalisera 500 ans plus tard en Jésus Christ, où le peuple Juif est sous la domination romaine, c’est pour cela que l’empereur Auguste ordonne de recenser toute la terre,
pour pouvoir mieux dominer les hommes.
De l’annonciation à Marie par l’ange Gabriel, qu’elle mettra au monde un enfant qui s’appellera Jésus (c’est-à-dire le Seigneur sauve), en passant par le songe de Joseph de prendre Marie avec lui, et la naissance de Jésus à Bethléem dans une étable qui ressemble plus à une situation de migrants qu’à une situation de notable ou de prince ; Dieu donne à l’humanité son Fils unique.
C’est aux bergers que Dieu annonce en premier la naissance de Jésus. Ces bergers  faisaient partie d’une catégorie vraiment méprisée. C’étaient des hommes rustres et pauvres qui n’avaient pas l’habitude de fréquenter les lieux de culte. Ainsi Dieu fait une annonce de la bonne nouvelle aux pauvres. Et cela, nous le retrouverons tout au long des évangiles.
Cette annonce a commencé avec les bergers dès la naissance de Jésus ; ce n’est pas par hasard qu’il s’adresse en premier aux bergers.
Tout homme est créé à l’image de Dieu et la justice doit faire qu’il n’y a ni des surhommes ni des sous-hommes, ni des privilégiés ni des laissés pour compte.
La justice doit être rétablie.
Cette bonne nouvelle n’est pas seulement pour autrefois. Elle est pour tous les hommes de tous les temps et de tous les pays. Et elle continue à se réaliser aujourd’hui en 2019.
 Nous connaissons tous, des témoignages d’hommes et de femmes qui ont redécouvert la foi. Il y a eu dans leur vie un événement déclencheur, une rencontre, une lecture qui les a marqués, un rassemblement, un pèlerinage… Le Seigneur s’arrange souvent pour mettre sur notre route les personnes qu’il faut pour nous sortir de notre enfermement ou de nos égarements. Cette découverte de la présence de Dieu en nous, cet événement c’est comme une porte qui s’est ouverte, une lumière nouvelle, une nouvelle manière de regarder la vie.
Aujourd’hui, le Christ veut rejoindre tous ceux et celles qui sont éprouvés par la souffrance, la maladie, le deuil, le chômage, les conflits familiaux, ethniques… il ne va pas le faire sans nous, pour résoudre tous ces problèmes. Mais il va nous interpeler pour que nous trouvions des solutions aux problèmes d’injustice et de violence, il ne donne pas la justice sans la participation des hommes. Notre Dieu est un compagnon qui marche avec nous.
Parfois même, il nous porte. Et ce qui est extraordinaire c’est que nous pouvons toujours le rejoindre dans la prière. Il est toujours là pour nous aider et nous encourager à créer un monde plus juste et plus humain. Beaucoup d’entre vous sont engagés dans des groupes et des associations qui œuvrent pour construire une société plus juste rayonnante de l’amour de Dieu. Car trop souvent nous vivons dans un monde enfermé dans les murs de l’égoïsme,
de l’indifférence, du racisme, de la rancune. Mais Noël nous apporte un message d’espérance offert à tous. Nous accueillons dans la joie la visite de Dieu ; elle est pour nous !  
L’enfant Jésus nous oblige à nous incliner vers lui, à nous faire plus doux pour l’accueillir,
à travers le visage de tout homme, le contempler, l’aimer et l’écouter. Accueillons son message d’espérance. Laissons-nous conduire par lui. Nous ne  le regretterons pas.
C’est à ce prix que nous pourrons vivre un bon Noël.
De diverses sources


samedi 21 décembre 2019

homélie du 4ème dimanche de l'avent


Saint Joseph est  visité par Dieu au cœur de son sommeil, c’est-à-dire au cœur de sa nuit, au moment où il est vulnérable. Joseph a reconnu l’action de Dieu et il a choisi d’agir avec justice .
Le message de l’ange rejoint Joseph au cœur du renoncement qu’il a fait de prendre Marie comme épouse. L’ange ne dit pas à Joseph qu’il s’est trompé en abandonnant ses projets personnels de mariage et de paternité, mais il lui demande d’être l’époux que Dieu veut pour la mère de son Fils. L’époux est celui qui aime. D’ailleurs, dans la Bible, saint Joseph est le seul descendant de David à qui ce titre est donné.
Joseph est l’époux parce que le lien conjugal entre Marie et Joseph est une des réalités les plus importantes de l’histoire ; il est le milieu vivant où s’insère et se cache l’origine divine de l’Enfant.
Il convenait que Joseph soit l’époux de Marie pour que le Verbe se fasse chair, il fallait que Joseph soit l’époux de Marie pour que Jésus ait un père. C’était un impératif divin transfigurant un amour humain. Car le projet de Dieu est de transfiguré l’humanité et il commence par là : transfigurer l’amour de Joseph et de Marie.  En effet, entre Marie et Joseph, il existait déjà un engagement et une alliance véritable, puisque Marie « avait été accordée en mariage à Joseph ». Ainsi, le mariage voulu par Dieu n’est pas l’aventure individuelle d’un couple particulier, il est déjà la pierre angulaire de l’Incarnation pour le salut du monde. L’œuvre de Dieu prend corps dans l’abandon de Marie et de Joseph. Prendre Marie chez lui permet à Joseph d’accueillir le don que Dieu fait, Marie avait besoin du soutien de l’amour d’un époux pour s’engager dans une maternité.

Voilà pourquoi, en ultime préparation à Noël, la liturgie nous tourne vers Joseph : nous avons besoin du modèle de Joseph pour accueillir le don que Dieu nous fait. C’est en recevant Marie dans la foi que Joseph est entré dans la nouvelle Alliance promise par Dieu. Joseph est devenu enfant de Dieu dans le Royaume en recevant le lien conjugal avec Marie et la mission d’être père pour l’Enfant.
« Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse ».

Le message de l’ange est bonne nouvelle pour Joseph, il l’est aussi pour nous. Car nous sommes nous aussi les destinataires de la promesse. Se préparer pleinement à Noël c’est entrer totalement dans la confiance en l’amour de Dieu, dans « l’obéissance de la foi » dont Joseph nous donne l’exemple parfait. Joseph est juste parce qu’il accepte en tout la volonté de Dieu. Or pour reconnaître en Marie l’œuvre de Dieu, pour entrer dans l’obéissance, Joseph a posé un acte d’humilité.
Humilité qui exige un détachement total.
Humilité qui exige d’être plongé dans une nuit où la seule lumière est la parole de Dieu. Humilité qui exige d’entrer dans la nuit de Noël où la seule lumière est un enfant fragile, le Verbe fait chair. Prendre Marie chez soi, c’est accueillir la lumière du monde qu’elle porte en son sein et qui resplendi déjà sur son visage.
En second lieu, le message de l’ange à Joseph nous concerne parce que, comme Joseph, nous n’avons pas connu l’expérience de l’Esprit-Saint que Marie a faite. Ainsi, en révélant à Joseph que l’Esprit est à l’œuvre dans la maternité de Marie, l’ange fait plus que nommer l’Esprit-Saint :
il révèle à Joseph la personne et le rôle de l’Esprit, en lien avec la mission maternelle de Marie.
Finalement, l’expérience de Joseph est trinitaire.
Il accueille le Père en accueillant son ange, il découvre l’Enfant qui est l’Emmanuel, celui qui sauve, et enfin il rencontre l’Esprit Saint dans son œuvre. Son expérience de l’Esprit n’est pas immédiate, comme celle de Marie à l’Annonciation, mais il a été donné à saint Joseph de reconnaître et d’accueillir l’œuvre de l’Esprit en Marie. À notre tour, pour admettre et vivre la coopération de l’Esprit et de Marie, nous sommes invités à suivre l’exemple de saint Joseph en prenant Marie chez nous et en apprenant d’elle la vie de Nazareth. De cette manière, nous reconnaîtrons et nous accueillerons l’Esprit à l’œuvre dans la maternité de Marie. L’invitation de l’ange faite à Joseph de ne pas craindre et de prendre Marie chez lui, nous amène à passer par l’intercession de saint Joseph pour consentir pleinement à accueillir Marie en toute notre vie.

Saint Joseph, toi qui as préparé la crèche où le sauveur du monde a été déposé, nous te confions l’ultime préparation de nos cœurs à la joie de Noël. Apprends-nous l’humilité qui rend Dieu puissant dans nos vies, apprends-nous l’obéissance qui permet d’accueillir dans sa plénitude le don de Dieu, obtiens-nous de recevoir le Seigneur tel qu’il se donne, fais de nos cœurs une crèche où l’enfant-roi trouvera son repos et sa joie.

dimanche 8 décembre 2019

homélie du 2ème dimanche de l'Avent

Être accueillant envers tous nos frères c’est se préparer à recevoir le Christ.
le grand projet de Dieu c’est de nous ramener tous à lui. Pour lui, c’est une priorité absolue. Il ne se contente pas de nous appeler de loin. Il vient à nous en nous envoyant des messagers. Isaïe, Paul et Jean Baptiste nous invitent à la conversion, à prendre le chemin de Dieu.
Le prophète Isaïe (1ère lecture) se présente comme un messager de l’espérance. Il annonce un monde de paix et de justice : « Le loup habitera avec l’agneau… le veau et le lionceau seront nourris ensemble… Un rameau sortira de la racine de Jessé ». Ce rameau sera porteur de paix. L’Esprit du Seigneur lui sera donné par l’onction. Ainsi rempli de l’Esprit de Dieu, ce roi fera germer la justice. Il aura souci du faible et du pauvre dont il sauve la vie.
Pour nous chrétiens, c’est un formidable message d’espérance.
Avec la naissance de Jésus, c’est le commencement de sa réalisation.
Dans la seconde lecture, saint Paul s’adresse lui aussi aux chrétiens en tant que messager de Dieu. Il présente le Christ comme le sauveur de tous les hommes. Sa venue était annoncée dans les livres saints de l’Ancien Testament. Ce qui nous est demandé, c’est d’être accueillants, de nous faire tout à tous. Paul s’adresse aux chrétiens de Rome. Comme dans toutes les grandes villes, il s’y trouve des gens très différents, des chrétiens fervents, des tièdes, des juifs et des chrétiens convertis : Accueilliez-vous les uns les autres comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu ».
Être accueillant envers tous nos frères c’est se préparer à recevoir le Christ.
Dans l’Évangile que nous venons d’entendre, nous trouvons un prophète « pur et dur » :
il s’agit de Jean Baptiste, le dernier prophète de l’Ancien Testament. Retenons le message qu’il proclame : « Convertissez-vous… préparez le chemin du Seigneur ». Il rappelle avec insistance la nécessité de « produire du fruit ». La conversion qu’il réclame à tous doit se traduire en actes. Il annonce le jugement de celui qui vient. Aucun privilège ne peut nous en extraire. Il ne suffit pas de faire partie de l’Église pour être sauvés.
Les juifs ont été nombreux à répondre à l’appel de Jean et à se faire baptiser par lui. Mais les pharisiens et les sadducéens se sont montrés méfiants car ce mode de pardon des péchés n’était pas prévu dans la loi de Moïse. C’est sans doute leur méfiance qui a provoqué les violentes invectives de Jean Baptiste : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient. Le fait d’être de la descendance d’Abraham n’est pas une garantie de salut. La vraie conversion doit produire un fruit visible. IL ne suffit pas d’être baptiser, il faut aussi vivre réellement de l’amour de Dieu, de la charité,
La conversion doit nous amener à des gestes d’accueil, de partage et de solidarité.
Cet appel est aussi pour chacun de nous. Mais ce convertir, ce n’est pas d’abord faire des efforts pour essayer de devenir meilleurs. Le plus important c’est de donner notre foi au Christ. Avec lui, on devient autre. « Comme le laboureur retourne la terre pour l’ensemencer, la grâce du Christ retourne le cœur pour y déposer la semence divine ».
Voilà une bonne nouvelle pour nous et pour le monde entier. Le Christ est là, au cœur de nos vies. Cette bonne nouvelle doit être annoncée à temps et à contretemps. Le monde se prépare à fêter Noël mais beaucoup ignorent Celui qui en est l’origine. Noël, c’est Jésus qui est venu, qui vient chaque jour et qui reviendra. Vivre Noël, c’est accueillir Jésus qui vient ; c’est lui donner la première place dans notre vie.
Se convertir, c’est d’abord se reconnaître pécheurs ; Vivre dans le péché, c’est organiser notre vie sans Dieu et en dehors de lui. C’est aussi quand nous nous faisons du mal les uns aux autres. Dieu est atteint dans l’amour qu’il porte à chacun de ses enfants. C’est alors qu’il nous faut réentendre les appels de Jean Baptiste : « Convertissez-vous ! » Et nous répondons à cet appel en allant à la rencontre d’un prêtre vivre dans le mystère pascal, par la participation entière à la messe, jusqu’à aller communier au corps du Christ, vivre les différents sacrements que l’Eglise nous propose suivant notre situation et notamment le sacrement du pardon.
Quand nous revenons à Dieu, c’est la joie retrouvée, c’est la fête.
Ayant accueilli la miséricorde de Dieu, nous sommes envoyés à notre tour pour en être les messagers dans le monde. Le racisme, la violence et le rejet de l’autre doivent être éradiqués. C’est cela aplanir les routes et combler les ravins. Nous sommes tous envoyés comme messagers de l’Évangile du Christ. Nous ne le transmettons pas comme un simple bagage de connaissances. C’est en nous efforçant de mettre toute notre vie en accord avec tout l’Évangile que nous préparons Noël en vérité.




















À travers le désert, la voix de Jean-Baptiste crie… Le désert, au sens biblique, est le lieu où l’on entend Dieu nous parler. C’est là qu’il a parlé à son peuple, et lui a donné son alliance. Désert, lieu du premier amour, non encore gâté par le divertissement. Cette voix de Jean-Baptiste, qu’est-ce qu’elle crie, qu’est-ce qu’elle proclame ? « Convertissez-vous ! » Littéralement : changez de direction, vous êtes sur la fausse piste. Allez dans le sens contraire, à contre-courant. Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route, car il y a des obstacles : l’égoïsme, l’arrivisme, l’indolence… Bah ! J’ai le temps ! Eh non ! Le Royaume des cieux est tout proche, là, devant ta porte. Déjà, ou déjà, la cognée se trouve à la racine des arbres. C’est pour tout de suite. Nous voilà loin des angelots et des moutons de Noël. Un juge est là, devant moi, qui examine l’arbre que je suis. Si je ne porte pas de bons fruits, je vais être coupé et jeté au feu. Un juge qui tient la pelle à vanner dans sa main, pour séparer le grain de la paille. Suis-je bon grain pour son grenier ou paille à brûler ? On dirait Jésus qui parle : le même message (le Royaume des cieux est proche), le même appel (convertissez-vous), les mêmes apostrophes (engeance de vipères). Jean prépare Jésus, Jésus continue Jean. Cependant pas au même niveau : « Celui qui vient derrière moi est plus fort que moi ! » Jean ne pratiquait qu’un rite symbolique pour amener à la conversion : le baptême de l’eau.
Lui, Jésus, baptisera réellement, plongera dans l’Esprit Saint et dans son feu d’amour. Lui, il est autrement grand. Moi, Jean, je ne suis pas digne d’être son serviteur, de lui retirer ses sandales. Oui, il va paraître. Mais bien autrement que moi, Jean, son précurseur. Dans le Notre Père, nous disons : « Que ton règne vienne… » Le règne de Dieu ne vient que si nous préparons le chemin du Seigneur, avec ardeur, avec enthousiasme, nous qui avons été baptisés dans l’Esprit Saint et dans le feu.






















Je sais que pour des pompiers, « un feu qui ne s’éteint pas » c’est pas un cadeau.
Alors quel est-il ce feu don parle la Bible à plusieurs en endroits ?
Déjà avec Moïse et le buisson ardent : Moïse monte sur la montagne du Sinaï pour voir pourquoi le buisson ne se consume pas. Il fait un détour et Dieu l’appelle du milieu du buisson Moïse, Moïse. Dieu est donc dans le feu. Et c’est la raison pour laquelle on nous dit aussi dans l’Evangile d’aujourd’hui que Jésus baptise dans l’Esprit Saint et le feu.
Qu’est-ce que le feu, c’est une réaction chimique qui se produit quand trois éléments sont en présence les uns et des autres : le comburant (oxygène), le carburant que ce soit le cire,
le gaz, ou le bois ; et l’énergie que nous avons dû donner soit en craquant une allumette ou en appuyant sur un bouton pour faire une étincelle électrique. Je ne vais pas vous faire un cours sur les incendie, ce n’est pas mon but.
Mais ce qu’il faut retenir ici, c’est que le feu consume et transforme la matière.
Par contre le buisson ardant qui est en feu devant Moïse, ne se consume pas et ne s’éteint pas. Et Moïse tel un bon pompier, fait un détour pour faire une reconnaissance et voir pourquoi le buisson ne brule pas et pourtant il est en feu.
Il est vrai que le feu reste pour l’homme un peu mystérieux. Notre vie dépend de deux boules de feu : le soleil et le centre de la Terre, et la vie n’est possible que grâce à l’équilibre entre ces deux éléments. Le feu est donc une porte ouverte pour donner sens à notre vie.
Notre vie qui est faite de belles actions et aussi de moins belles qui ne sont pas en harmonie avec l’amour dont nous devons nous aimer. Et c’est pour cela qu’il est spécifié dans l’Evangile d’Aujourd’hui, que Jésus tien dans sa main la pelle à vanner pour nettoyer le blé et recueillir que ce qui est utile pour la vie, quant au reste il le met au feu qui ne s’éteint pas.
Cela veut dire qu’il ne gardera en nous que ce qu’il y a de bon et qui est en harmonie avec l’amour de Dieu pour que nous soyons en communion avec lui et avec nos frères,
le reste brule et est transformé.
Le feu est toujours symbole de douleur et de danger quand il nous touche de trop près, cela veut dire que si nous commettons des actions contraires à l’amour de Dieu elles seront douloureusement détruites avant d’entrer dans le Royaume de Dieu.
Alors en ce temps de l’avent il nous est recommandé  de nous convertir comme le suggère Jean Baptiste, parce que la conversion opérée ou du moins avec notre consentement,
sera moins douloureuse que si nous la subissons par obligation.
Jésus nous baptise dans l’Esprit Saint et le feu. Quand les disciples ont reçu l’Esprit Saint à la pentecôte, on a vu comme des langues de feu au dessus de leur tête. Ainsi si nous accueillons l’Esprit de Dieu il viendra bruler en nous ce qu’il y a de mauvais afin que nous soyons bon pour Dieu et pour les autres.
Mes amis sapeurs-pompiers, je ne sais pas si vous avez été touchés un jour par le feu,
en tout cas par expérience il vaut mieux être touché par le feu de l’Esprit Saint qui c’est vrai épure un peu notre âme et notre esprit, mais aussi nous réchauffe et nous rassure.
En ce temps de préparation à Noël laissons entrer le Christ Jésus dans notre cœur.


de diverses sources

samedi 30 novembre 2019

homélie du 1er dimanche de l'avent à la messe de secteur à Lectoure


En ce début d’année liturgique vous avez choisi de commencer par une messe de secteur, quelle bonne idée et quel défit ; vous ne vous en doutez pas mais c’est une première ;
c’est la première fois que tous les prêtres, curés et vicaires du secteur ne soient pas originaire du diocèse.
Le père Gabriel Ekani Curé de Fleurance et Mauvezin avec le père Augustin Essomba sont religieux Pallottin originaires du Cameroun,
Le Père Charles Sawadogo curé de Lectoure et St Clar est prêtre Fidéi donum du Burkina Faso
Et le père Bernard Calesse, religieux de la congrégation des pères de Garaison est originaire du nord de la France, aucun n’est incardiné dans notre diocèse.
Et trois autres prêtres à la retraite gardent la mémoire des prêtres de notre diocèse
Abbé Labia, abbé Pujol, abbé Lapinski
C’est une première, une ouverture sans pareille qui vous est demandée aux uns et aux autres. Vous êtes là et vous osez l’aventure avec eux, guidé non par des Gascons mais par des prêtres qui ne sont pas de vielle souche locale comme j’entends si souvent, je me permet de le dire car ma famille est une vieille souche de la Lomagne autant par ma mère que par mon père.
Nous avons été baptisés et depuis que nous sommes baptisés nous somme de la souche de Jésus Christ, voilà notre vieille souche catholique. Catholicus terme grec signifie catholique, universel, et dérive d'un mot indiquant compréhension et d'un autre signifiant tout. Nous sommes de l’Eglise Universelle. Alors que nous chrétiens gersois nous nous lamentons de ne pas avoir assez de vocations depuis plusieurs décennies et d’être obligé de faire appel à des prêtres venant d’autres continents. Si nous avions eu de nombreuses vocations dans notre Gascogne chérie, nous n’aurions pas fait appel à vous chers pères venus vous geler dans notre pays glacial dont la foi est engourdie. Et si c’était un plan de Dieu d’avoir peu de vocations locales pour faire appel à des cultures différentes, il y a quelques vocations,
mais souvent ils partent ailleurs. Dieu ne voudrais-t-il pas une Eglise Universelle ?
Ce samedi le père Christian Delarbre nous a prêché une retraite « Fraternité des prêtres et des diacres pour la mission ». Nous sommes effectivement frères et sœurs. Seulement il faut différencier la fraternité universelle de la fraternité baptismale. La fraternité universelle est en quelque sorte biologique. Mais la fraternité baptismale est de l’ordre spirituel, car si nous avons été baptisés en Jésus Christ, c’est pour renaître d’une vie nouvelle celle en Jésus Christ, renaître dans l’Esprit Saint pour la vie éternelle. C’est cette fraternité qui nous rapproche et qui vient nous faire témoigner de l’Esprit de Dieu qui habite en nous pour la vie éternelle. Nous sommes frères pour l’éternité. Dans notre vie biologique, nous sommes frères pour le temps où nous sommes vivants dans ce monde.
Mais Jésus Christ par sa résurrection et le don de l’Esprit Saint fait de nous des fils d’un même Père pour la vie éternelle.
Une autre fraternité a été évoquée par le Père Christian Delarbre, c’est la fraternité sacerdotale. Le ministère ordonné fait de nous des prêtres pour un presbytérium, nous ne sommes pas prêtres tout seuls. La messe que nous célébrons, que nous concélébrons est une même messe qui est célébrée un peu partout dans le monde, nous célébrons un même sacrifice, le sacrifice de Jésus Christ ; il n’y a pas 36 mille Jésus Christ, il n’y en a qu’un,
qui est célébrer aujourd’hui dimanche, d’où l’importance de notre unité et de notre fraternité, Jésus a envoyé les disciples deux par deux, non pas pour qu’ils se disputent, mais pour qu’ils soient témoins de la charité qui est un don de Dieu. La fraternité à une portée missionnaire. Nous commençons une année nouvelle, avec le temps de l’avent qui nous prépare à fêter à Noel et à recevoir Jésus, sa venue dans notre monde.
Que ce temps de l’avent soit pour vous un temps d’accueil de l’autre, du frère ou de la sœur  différent, il est vrai que nous sommes tous différents, même dans une même famille. Cette année, soyez attentifs à vos prêtres qui viennent d’un autre continent ou d’un pays étranger à la Lomagne, pour les aider à mieux vous comprendre et à vous conduire sur le chemin de Jésus Christ afin que vous soyez témoins de la charité fraternelle qui vous habite.


Abbé Marc Derrey

dimanche 24 novembre 2019

homélie de la fête du Christ Roi

La fête du Christ-Roi prend naissance dans un contexte où l’Église est dévalorisée, dépossédée de ses biens au XIXe siècle, et où, au début du XXe siècle, un laïcisme intolérant fait fureur. Elle se présente alors comme une affirmation que cette institution qu’est l’Église, malmenée dans la société, repose sur une base qui la dépasse et qui la rend solide malgré les apparences : son fondateur et maître, le Christ Jésus.

C’est dans ce contexte que l’image de la royauté est de plus en plus utilisée.
Le pape Pie XI va favoriser cette dévotion que déjà le pape Léon XIII avait encouragée et il instituera la fête liturgique du Christ Roi en 1925. Le fameux chant « Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat » (le Christ est vainqueur, le Christ règne, le Christ commande) devient le chant de ralliement pour des milliers de catholiques dans toutes les régions du monde. Jusqu’à il y a quelques années, il était encore le signal de Radio Vatican.


L’image de la royauté qu’on a ainsi utilisée a eu certes des tonalités très rébarbatives à des esprits imprégnés de démocratie et d’égalité. On s’en tenait à l’image des souverains temporels et quelques fois tirants hélas! Mais comme le montre la première lecture, la royauté dans la Bible est un don de Dieu qui est loin de l’image des souverains habituels.
Le roi est un « consacré ». Il a reçu une « onction ».


On le voit bien dans cette lecture tirée du deuxième livre de Samuel, où David reçoit la consécration, l’onction, qui le fait roi, l’élu et le dépositaire de la grâce de Dieu pour guider et conduire son peuple. Cette grâce est destinée à le rendre attentif aux besoins de son peuple, à le soutenir et à le rapprocher sans cesse de son Dieu. David hélas! manquera à cette mission plusieurs fois, mais il sera toujours l’Élu, celui qui a reçu l’onction et qui est dans la main de Dieu.

Ainsi de Jésus qui est Celui que le Père a engendré pour porter la Bonne nouvelle et qui se reconnaît comme Celui qui est l’Élu de Dieu, Consacré et Oint, pour porter la Bonne nouvelle comme le décrit si bien le livre d’Isaïe dans la synagogue de Capharnaüm :             « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.
Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur ». (Luc 4, 18-19)


On ne peut parler de royauté du Christ sans mettre en avant cette onction qui le fait Prêtre, Prophète et Roi et à laquelle tous les baptisés participent comme nous l’a enseigné le Concile Vatican II, ce que le Catéchisme de l’Église catholique reprend lorsqu'il dit : « Jésus-Christ est celui que le Père a oint de l’Esprit Saint et qu’il a constitué ‘Prêtre, Prophète et Roi’.
Le Peuple de Dieu tout entier participe à ces trois fonctions du Christ et il porte les responsabilités de mission et de service qui en découlent » (numéro 783).


On le voit la royauté de Jésus ne nous amène pas sur le terrain de la puissance, du pouvoir et de l’exploitation, mais elle nous tourne vers celui de qui vient toute puissance, toute gloire et toute majesté. : Dieu le Père qui envoie son Fils pour nous sauver et nous amener vers lui.

On en trouve une belle illustration dans l'évangile de ce dimanche qui rapporte la fameuse scène des larrons sur le Calvaire avec Jésus où le bon larron supplie Jésus en lui disant :       « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume ». La réponse de Jésus vous est connue : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ». Dans cette réponse au bon larron, Jésus manifeste la proximité de Dieu avec toutes les personnes quelles qu’elles soient : « Aujourd’hui, tu seras avec moi » dit-il à chacun et à chacune de nous, il ne dit pas « oui oui, on va te trouver une petite place,
même si tu n’as pas été très bon. Non, tu seras avec moi, dans le paradis.


Le Christ Roi ne siège pas sur un trône qui le sépare de ses frères et sœurs. Au contraire, parce qu’il est l’Élu de Dieu, il les rend participants et participantes avec Lui pour devenir comme Lui par le baptême prêtres, prophètes et rois par participation.

Ainsi, saint Pierre, dans sa première Lettre qui nous a été conservée, peut dire à la communauté chrétienne à laquelle il écrit : « Vous êtes une descendance choisie,
un sacerdoce royal» (I Pierre 2, 9). Citons encore ici le Catéchisme de l’Église catholique qui explicite très bien cette affirmation de la Lettre de saint Pierre lorsqu’il écrit « Le Peuple de Dieu participe enfin à la fonction royale du Christ. Le Christ exerce sa royauté en attirant à soi tous les hommes par sa mort et sa Résurrection. Le Christ, Roi et Seigneur de l’univers, s’est fait le serviteur de tous, n’étant ‘pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour la multitude ‘ (Mathieu 20, 28). Pour le chrétien, ‘régner, c’est le servir ' particulièrement dans les pauvres et les souffrants, dans lesquels l’Église reconnaît l’image de son Fondateur pauvre et souffrant' . Le Peuple de Dieu réalise sa 'dignité royale' en vivant conformément à cette vocation de servir avec le Christ. » (numéro 786).


Que cette fête qui termine l’Année liturgique nous ancre dans notre vocation de prêtres, prophètes et rois au service de l’humanité comme le fut notre Maître et Seigneur élu et choisi par Dieu pour manifester au monde son amour, sa bienveillance et sa miséricorde.

Placés par le baptême « dans le Royaume de son Fils bien-aimé », comme le dit saint Paul dans la deuxième lecture, nous jouissons déjà d’une intimité avec lui « Tête du Corps et        « Tête de l’Église » par laquelle nous sommes unis les uns avec les autres pour servir nos frères et soeurs à l'image du Roi-Serviteur qu'est le Christ Roi.


De diverses sources